Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/169

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cit.) ; ai (altaï), «Richtigkeit, Regel, richtiges Verstândniss, Einsicht, Erkiârang» (Radloff, loc. cit., p. 3). D’après le contexte, notre aiyy, en tant qu’adjectif, signifie c rangé, instruit, policé», et, comme substantif, «civilisation, degré supérieur de développement intellectuel et moral, instruction, politesse» (est-ce que l’ouig. ajyq se prendrait aussi dans cette dernière acception dans le seul exemple où ce mot semble figurer, exemple cité et par Vàmbéry et par Radloff : «Si l’on donne ajyq [de l’éducation ?] à une propriété [c’est-à-dire à un serf], elle ne ploie pas la nuque» ?). — Sur Ôtûkân, Eutuken, voir note 32 ; sur olursar, note 29 ; sur buà, p. 25 et 91 note 2 ; iltà, locatif, «dans le peuple», comp. p. 22.

69) [I S 3—4 ;, II N 2—3]. La plupart des noms propres qui se présentent ici, sont mentionnés dans les notes précédentes. Quant à ta^uj, je doute que ce soit là un nom propre, et je suis plus porté à y voir le même mot que taiai^ la mer, mot qui se présente dans les idiomes turcs du Nord (et dans le mongol). Klaproth, Spr, u. Schr. d. Uig., p. 11, donne taloi, d’après le vocabulaire ouigour-chinois. Si cette forme est correcte, nous aurions une concordance complète avec le tctèuj des inscriptions. — Toqus ârsin, les Neuf-Ersins, nom inconnu d’un peuple ou d’une localité du côté du Thibet. — Concernant Jir-bajyrqu voir note 41. — Le mot kièig (tàgmâdim), qui figure deux fois, est conçu par Radloff, qui le transcrit ^kûâiy*, comme passage, «Uebergang (liber einen Fluss)» (de /r«<5-, passer) : «den Uebergang zu den Talui —, den Uebergang (ûber den gelben Fluss) zu den Tibetanern habe ich nicht erreicht» (p. 113). Sans mentionner d’autres objections, je ferai seulement observer lo que le thème kââ- s’écrit toujours d’ailleurs sans ^ et évidemment a eu à pur (comp. p. 16, noie 2) ; 2" que le verbe tâg- régit toujours le datif et, pour cette raison, on aurait forcément dû dire kââiykâ. Je vois en talujqa et tûpûtkà le régime de tâymâdini , et en kiâig le mot turc ordinaire pour «petit», et, quoique ne pouvant en signaler aucun parallèle, je suppose qu’on a pu s’en servir comme renforçant la négation, à l’instar de brin, mie («nullement»).

70) [I S 5, II N 3-4]. Le mot tûzàltim ou tûsûltini, que j’ai traduit par «j’entrai en relations», aurait peut-être pu se traduire plus correctement par «je me suis réconcilié» ou «j’ai fait une convention (avec — )» (comp. p. 75 et suiv.). — Radloff fait dériver isigti (p. 102 tisinti*, comp. plus haut p. 22, note 1) de l’ouig. is, odeur, et le traduit par «Wohigerûche», parfums, par conséquent synonyme de qoqylyq II S IL Si, comme je le crois avec certitude, je suis fondé à lire isigtisin II N 11, l’acyectif préposé âkinlig montre que ce doit être le nom de quelque espèce de blé, article qui, lui aussi, devrait figurer parmi les choses que les Turcs reçurent de la Chine (comp p 67 et note 115). Quant à l’étymologie de ce mot, je ne me prononcerai pas là-dessus. — QutaJ (qotttjfj signifie «soie» selon la présomption, sans doute correcte, de Radloff. Ceci se trouve aussi confirmé par II N 11, seul endroit où nous trouvions ce mol combiné avec un adjectif (voir note 115). — Sab, voir note 67 ; ayy (fréquent dans cette seclion ; comp I N 12) = ouig. id., 1<) libéral, généreux ;