Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/79

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trouvait avec la princesse sa femme. Kioiie-le-kin, et Tun yo-koii. 'Les Toufan (Thibétains), dit-il à Youen-tching, sont de la race des chiens, et cependant les Thang ont fait avec eux une alliance de mariage; les Hi et les Khi-tan, qui étaient nos esclaves et servaient dans nos rangs, ont obtenu des princesses chinoises. Les Tou-kioue seuls, malgré des instances réitérées, ont vu rejeter leur demande. Pourquoi cela?' — 'Le khan, dit Youen-tchin, est regardé comme le fils de l'empereur; pourrait-il épouser une de ses filles?* Meki-lien lui répondit: 'Cela n'est pas exact. Les Hi et les Khi-tan ont été adoptés par la famille impériale et ont épousé des princesses chinoises; pourquoi cette faveur me serait- elle refusée? D'ailleurs, la princes.se demandée n'est point la fille de l'empereur. Si je n'obtiens point la personne dont j'ai fait choix, si mes demandes réitérées sont repoussées, je deviendrai un objet de risée pour tous les royaumes.'»

«Youen tchin ayant promis de présenter lui-même la demande du khan, celui-ci envoya un de ses ministres pour offrir des présents. L'ambassadeur accompagna l'empereur et assista au sacrifice qu'il offrit sur le mont Thaïchan, dans la province de Chan- toung. Après celte solennité, l'empereur le traita généreusement et le renvoya après Tavoir comblé de présents; mais il ne lui accorda point l'alliance de mariage qu'il sollicitait. Depuis cette époque, Me-ki-lien envoyait chaque année un de ses grands officiers pour offrir ses hommages à l'empereur[1]

En 727, «les Toufan (Thibétains) ayant engagé Me-ki-lien par une lettre à s'associer avec eux pour ravager les frontières, il n'osa y consentir. H cacheta la lettre et l'envoya à l'empereur, qui le félicita de sa conduite. L'empereur rendit un décret par lequel il autorisait les Turcs à commercer dans la ville de Cheou-kiang-lch'ing, au nord du pays d'Ordos. Ce commerce procura à la Chine les chevaux dont elle avait besoin, et aux Turcs beaucoup d'argent et d'étoffes. En outre, l'empereur lui envoya chaque année un présent de dix mille pièces de soie[2].>

  1. J. as. IV, p. 468 et suiv.; Deguignes, p. 456 et suiv. ; Visdelou, p. 47; Mém. sur les Chin. XVI, p. 18; Inscr. de l'Orkh., p. XIX.
  2. J. as. IV, p. 470; Deguignes, p 457 et suiv.; Mém. sur les Chin. XVI, p. 21.