Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/201

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des nations à une vie indépendante ; les Roumains implorèrent sa protection pour leur cause : ils n'obtinrent du grand poète, qui avait dû abdiquer tout pouvoir, que des assurances de sympathie et des mots vagues d'espérance[1].

Bientôt aux Moldaves qui avaient échappé aux mains de leurs princes, trop pratiques pour se laisser surprendre par les événements, s'unirent dans un exil commun leurs frères de Valachie, qui, pris par les Turcs de Soliman-Pacha, avaient été embarqués sur des bateaux de transport et déposés sur la rive hongroise. Ainsi se forma à Paris un groupe d'émigrés « moldo-valaques » — le terme avait été mis en circulation par Billecocq, — dont tous les efforts furent consacrés à faire connaître leur cause nationale.

Il est vraiment étonnant que des jeunes gens, disposant à peine des moyens nécessaires à l'existence et n'ayant auparavant d'autres relations qu'avec quelques camarades d'école et avec certains de leurs professeurs,

  1. Billecocq, loc. cit., pp. 388 -389.