Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/237

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rieur ; en tout cas, elle redoutait d'avoir dans cette Roumanie unique un danger perpétuel pour sa domination sur des millions de sujets appartenant à la même race et participant à la même civilisation nationale.

Les projets de l'Empereur étaient, en outre, soutenus très mollement par sa propre diplomatie. Thouvenel, son ambassadeur à Constantinople, n'était guère enchanté du rôle, qui lui était attribué, de combattre sans cesse son collègue, anglais Stratford Canning, personnage tout-puissant et particulièrement tyrannique, pour faire plaisir à des gens qui lui apparaissaient un peu comme un tas de boïars turbulents et rien de plus. On ne pourrait découvrir un seul personnage de marque dont l'influence se fût ajoutée à la ferme volonté de Napoléon III de mener à bonne fin l'œuvre de l'unité roumaine.

Il semblait donc que, pour réaliser l'union, les Roumains ne pussent compter que sur eux-mêmes. Il fallait avoir d'abord des « Divans » réellement élus par le pays, et non par la police des caïmacams, dont ceux qui