Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/25

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lieu entre les croisés, représentants de la confession occidentale et de l'esprit féodal, et entre ces « rois de Bulgarie », ces « empereurs » de la révolte, qui entendaient représenter l'orthodoxie inébranlable de l'Orient et les traditions impérialistes de la nouvelle Rome. Villehardouin ne se trompe jamais en ce qui concerne le vrai caractère national des éléments que les chevaliers français trouvèrent devant eux dans les plaines de la Thrace aussi bien que dans le voisinage macédonien de Salonique. De même que son continuateur Henri de Valenciennes, il distingue le Bulgare, le « Bougre », qui n'est pas le soldat caractéristique de cette armée des Asénides, le « Couman » de la rive gauche du Danube, toujours à cheval, faisant flotter dans les batailles les flammes vertes de sa lance, et le « Blaque » balcanique, le Valaque du Pinde, auteur de la révolte et défenseur de la nouvelle couronne. On retrouve d'ailleurs la même note chez le contemporain de Villehardouin, le clerc allemand Ans-bert, qui décrit l'expédition de Frédéric Barberousse,