Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/267

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ses matériaux, connaît le roumain ; il porte un intérêt réel à un peuple auquel il n'entend pas prodiguer seulement de ces éloges incompétents, odieux à ceux mêmes qui en sont l'objet.

Il y a quelques années, alors qu'on nous croyait encore en France complètement inféodés à la politique allemande et que le plais hardi n'aurait osé espérer que nous pourrions un jour entreprendre une lutte pleine des plus douloureux sacrifices et des risques les plus graves aux côtés de la France, un de nos anciens maîtres, M. Charles Bémont, l'un des directeurs de la Revue historique, se trouvait de passage, comme membre d'une croisière scientifique, à Bucarest. Après avoir vu les monuments d'art ancien conservés alors dans le Musée de cette ville : pierres sculptées, boiseries ornementées, vases d'église d'un énergique et noble travail, chasubles et rideaux d'autel brodés d'or sur les doux fonds d'azur, de rouge pâle, de vert fané, exprimait dans quelques mots le sentiment que lui avait produit ce premier contact avec un