Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/29

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ouvrages destinés à ranimer dans l'Occident déchiré par les discordes l'esprit d'offensive chrétienne, le devoir de vaincre les païens et de délivrer les Lieux Saints. Il n'oubliait aucun peuple, aucun Etat qui aurait été capable de soutenir la nouvelle croisade, et c'est pourquoi à deux reprises, d'abord dans son Songe du vieil pèlerin, puis dans sa Chevalerie de la Passion écrite à l'époque de la catastrophe subie par les chrétiens à Nicopolis (1396), il mentionne la « double Abblaquie ». Il prouve par là qu'il connaissait aussi bien l'existence de la principauté valaque que celle de la nouvelle forme politique moldave, située au Nord du territoire roumain sur la rive gauche du Danube. Il avait même appris le nom du second des « grands princes » valaques d'Arges, qu'il appelle Alexandre de « Balgerat », forme corrompue du mot Basserab. Alexandre, fils de Basserab, sut en effet maintenir contre la Hongrie l'indépendance nationale qu'un grand effort militaire avait fait triompher en 1380 sous le règne de son père.