Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/35

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Une cinquantaine de pages de ce récit pittoresque sont consacrées à cette campagne de 1445, et à chaque moment, quand il s'agit d'auxiliaires, sont mentionnés des Roumains de Valachie, dont le chef était à ce moment le prince Vlad Dracul. Il est question aussi de son fils, « le fils de Valachie», de son précepteur, un vieux guerrier qui parlait assez bien le français pour raconter aux croisés la manière dont s'était passée, cinquante ans auparavant, sous ses yeux, la grande bataille de Nicopolis. L'armée valaque est décrite comme une troupe hardie et bruyante, remplissant l'air de ses cris de guerre, surtout au moment où les grandes bombardes des croisés lançaient contre les murs des châteaux turcs du Danube, avec une certaine précision, leurs lourds boulets de pierre. Ils s'essayaient eux-mêmes à cette artillerie peu connue, et il arriva que l'explosion d'une bombarde trop chargée transforma la joie de ces rudes soldats en désolation. Wavrin racontait volontiers à son parent ce qui advint sous les murs de Giurgiu, qui est pour lui