Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/45

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et donner un accent de sincérité à la revendication de ses droits naturels. Pauvre enfant sans soutien, otage de son père, puis orphelin abandonné aux Turcs, il « avoit été envoyé par certains Pachas en Syrie et en Arabie, et même dans plusieurs forteresses et châteaux d'Asie, toujours sous une forte garde, affligé et peiné pendant bien quatorze ans » ; il venait de Damas pour « se jeter aux pieds de cette couronne très chrétienne », soutien naturel de tous les déshérités et appui des légitimités en détresse. L'intervention de l'ambassadeur de France à Constantinople suffirait, disait-il, pour le faire triompher de ses ennemis et pour renverser le prince Mihnea, qui avait usurpé son héritage.

Cette requête date de l'année 1579. Ce ne fut cependant pas avant 1582 qu'il se dirigea vers Constantinople, par Lyon ; de là il écrivit, au mois de février suivant, une lettre à Mme de Germigny, dame de Germolles, femme de l'ambassadeur qui devait faire valoir ses droits devant le tribunal éminemment corruptible du Grand-Seigneur. Un an plus tard,