Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

reste, on lui avait nettement déconseillé de se rendre. Il parut à Venise pour y répandre une fois de plus la renommée de sa beauté, de son luxe et de ses aventures. On l'admira, mais on l'invita à s'en aller le plus tôt possible. A Constantinople où il se rendit ensuite, les derniers efforts d'un homme sans argent, sans parti, sans appui diplomatique, nefurent qu'une douloureuse convulsion. Les Turcs finirent par s'en délivrer en faisant couler la barque qui l'emportait pour un exil lointain (1589).

L'exemple de ce court triomphe trouva cependant des imitateurs, qui devaient être moins heureux, mais aussi moins malheureux que lui. Déjà en 1554 le prince de Moldavie Alexandre Lapusneanu, gendre de Pierre Rares, le « tyran » dont parlent les rapports français de Constantinople, rappelait avec orgueil devant les ambassadeurs de Transylvanie l'exemple des rois de France, d'Angleterre et de Pologne, qui, tous, « bien qu'étant très puissants, payent le tribut au