Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/58

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que ce duc tient ». On le voit sur la grande place devant son simple palais de pierre et de bois, sous une « frescade », entouré de ses boïars, de sa garde hongroise, de trois à quatre cents soudoyers, « le cimeterre au costé et la hache à la main ». Comme saint Louis sous le chêne de Vincennes, trois siècles auparavant, le bon chef patriarcal d'un peuple doux et confiant « escoutoit les plainctes indifferammentde tous les venants, lesquels, à cent pas de luy, à genoulx, faizoient à haute voix l'un après l'autre leurs doléances, et il les en renvoyoit avec la sentence quy lui sembloit la plus juste ».

Fourquevaux se fait conduire dans les faubourgs de Jassy, où il rencontre des paysannes roumaines, « blanches et blondes » auprès des Bohémiennes ; celles-ci, esclaves du prince, des couvents, des boïars, avaient emprunté aux premières leur coiffure traditionnelle, la « grande roue faicte de bandes de toile estroites de deux doigts, pliées l'une sur l'autre, à la façon que les marchands roulent leurs rubants ».