Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/76

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d'amitié envers la Cour de Vienne dont la suzeraineté, impérieuse et avide, lui était odieuse, on le dénonçait aussitôt comme ennemi du Sultan.

Tœkœli était décidément impossible comme « prince roumain ». Mais le territoire danubien intéressa bientôt la France à un autre point de vue. Tœkœli n'était pas seul, après la défaite définitive des Turcs, à convoiter la domination en Moldavie et en Valachie. Les rois de Pologne, Jean Sobieski, puis son successeur, Auguste de Saxe, parlaient des anciens droits du royaume sur ces contrées qu'ils affectaient de considérer comme de simples Palatinats, soumis jadis à l'autorité de leurs devanciers. Pour attirer dans son parti la Pologne, pour empêcher en même temps l'Empereur d'arriver à ses fins, la diplomatie française demanda aux Turcs, pendant environ dix ans, de consentir au démembrement de la Moldavie. Le Vizir s'y refusa absolument en 1693, bien que les Polonais eussent déjà occupé, dès 1691, la Bucovine actuelle et une large partie du territoire