Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/97

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somptuaires auxquelles il entendait soumettre tous ses sujets, pour combattre en eux le penchant au luxe dans les vêtements. Quant à cette pauvre musique tzigane qui le fait rire, elle a de lointaines origines très respectables; le XVIIIe siècle était cependant bien loin de prévoir la profonde influence qu'elle devait exercer sur l'âme contemporaine.

Carra ne connaît le paysan que pour l'avoir aperçu dans la foule avec son aspect hirsute d'ancien Dace; il ne comprend pas sa belle langue latine sonore, qu'il présente comme un patois barbare et corrompue sans « énergie » et sans « goût » ; il ne devine pas ce que ce paysan conserve, en fait de réminiscences, de coutumes et d'aptitudes artistiques dans les formes simples auxquelles il a été réduit par une vie si dure. Il l'accuse de paresse, oubliant alors le fait, qu'il a cependant mentionné, que ce paysan a été pendant de longs siècle opprimé, non seulement par des étrangers, mais encore par ses maîtres indigènes. Pourquoi ferait-il effort, puisque ces maîtres l'empêchent d'acquérir une fortune personnelle