Page:Irailh - Querelles littéraires, tome II.djvu/132

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pour qu’on prononçât quisquis quanquam. Cette dernière prononciation étoit alors une nouveauté. La Sorbonne la crut dangereuse pour la religion & pour l’état : elle anathématisa quiconque ne se conformeroit point à la prononciation d’usage dans les écoles.

Les professeurs royaux se moquèrent de pareilles censures. Ils prononcèrent le Latin comme ils crurent devoir le faire, & engagèrent à un coup d’éclat un jeune bachelier, plus ardent encore qu’eux pour la nouvelle prononciation. Cet abbé, au mépris des ordres réitérés de la Sorbonne, prononçoit partout avec affectation quisquis & quanquam. Il fut bientôt cité au tribunal de la faculté de théologie, qui voulut le dépouiller du revenu de ses bénéfices. Appel sur le champ de la part de l’abbé au parlement : l’affaire alloit devenir sérieuse ; mais les professeurs royaux, engagés d’honneur à ne pas laisser condamner le plus zélé défenseur de leur opinion, allèrent en corps à l’audience, représentèrent avec éloquence à se cour, l’injustice des procédés de se Sorbonne. Le parlement eut égard à la prière,