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Page:Irailh - Querelles littéraires, tome IV.djvu/147

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s’étoient expliqués le plus ouvertement sur des matières aussi délicates, furent les premiers à se plaindre, à demander hautement réparation de l’outrage, à protester contre ce qu’on imputoit à la vénérable compagnie des pasteurs & professeurs de l’église & de l’académie de Genève.

Toute la ville murmura & fut indignée. On établit une comité de ministres pour faire un désaveu public des sentimens étranges qu’on prêtoit à leur corps. Lorsqu’on lut, dans le consistoire, l’article en question, on crut entendre un Servet qui ne méritoit aucune grace. Il sembloit, selon l’expression d’un Génevois, que ce fut le bourdonnement d’un essaim d’abeilles pour chasser un frelon de leur ruche. Cependant les délibérations durèrent longtemps. On fut plus de six semaines pour arranger une profession de foi.

Dans l’intervalle de ces assemblées, certains ministres, qui craignoient que M. d’Alembert, maltraité, ne se vengeât à son tour, qu’il ne ménageât plus rien, & qu’il ne les citât, lui écrivirent, faisant parade, dans leurs lettres, d’une doctrine toute contraire à celle qu’ils