Page:Irving - Le Livre d’esquisses, traduction Lefebvre, 1862.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chose enfin que ce qu’il convient à des hommes reçus dans un hospice de porter. » « Et vraiment, ajoute Stowe, heureux sont ceux qui sont ainsi enlevés aux soucis et aux chagrins du monde, et casés aussi délicieusement que le sont ces vieillards ; ils n’ont à s’occuper que du soin de leur âme, qu’à servir Dieu et à vivre en frères. »


LA PETITE-BRETAGNE.

(Pour l’amusement de ceux qu’aurait intéressés l’esquisse précédente, fruit de mes observations personnelles, et qui désireraient pénétrer un peu plus avant dans les mystères de Londres, je joins un fragment d’histoire locale qui fut dernièrement mis entre mes mains par un vieux gentleman à physionomie bizarre, lequel avait une petite perruque brune et un habit couleur tabac, et dont je fis connaissance quelque temps après ma visite à la Chartreuse. J’avoue que je fus d’abord légèrement en peine de savoir si ce n’était pas un de ces contes apocryphes que l’on fait souvent avaler aux voyageurs curieux, comme moi-même, et qui ont généralement, en ce qui touche la véracité, fait encourir à notre réputation un reproche si peu mérité. Aussi n’ai-je pas manqué de faire les recherches convenables, et j’ai recueilli les preuves les plus satisfaisantes de la sincérité de l’auteur ; on m’a dit même qu’il était actuellement engagé dans une description complète et détaillée de la très-intéressante région où il réside ; les pages qui suivent peuvent en être considérées comme un avant-goût.)

Ce que j’écris est très-vrai… J’ai tout un livre de notes sous la main, et si je les publiais quelques graves personnages (dans le rayon de la cloche de l’église de l’Arc) m’en voudraient à la mort.
Nashe.


Au centre de la grande cité de Londres se trouve un petit quartier consistant en un pâté de rues et de ruelles étroi-