Page:Isaac Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome1.djvu/66

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tation ou la diminution de la tenſion du fil, l’augmentation ou la diminution du mouvement ; & enfin on trouvera par ce moyen les côtés de ces globes où les forces doivent être imprimées pour augmenter le plus qu’il eſt poſſible le mouvement, c’eſt-à-dire, les côtés qui ſe meuvent parallélement au fil, & qui ſuivent ſon mouvement ; connoiſſant donc ces côtés & leurs oppoſés qui précédent le mouvement du fil, on aura la détermination du mouvement.

On parviendroit de même à connoître la quantité & la détermination de ce mouvement circulaire dans un vuide quelconque immenſe, où il n’y auroit rien d’extérieur ni de ſenſible à quoi on pût rapporter le mouvement de ces globes.

Si dans cet eſpace il ſe trouvoit quelques autres corps très éloignés qui conſervaſſent toujours entr’eux une poſition donnée, tels que ſont les étoiles fixes, on ne pourrait ſçavoir par la tranſlation relative des globes, par rapport à ces corps, s’il faudroit attribuer le mouvement aux globes, ou s’il le faudroit ſuppoſer dans ces corps ; mais ſi en faiſant attention au fil qui joint les globes, on trouvoit ſa tenſion telle que le mouvement des globes le requiert ; alors non-ſeulement on verroit avec certitude que ce ſont les globes qui ſe meuvent, & que les autres corps ſont en repos ; mais on auroit la détermination du mouvement de ces globes par leurs tranſlations relatives à l’égard des corps.

On fera voir plus amplement dans la ſuite comment les mouvemens vrais peuvent ſe connaître par leurs cauſes, leurs effets, & leurs différences apparentes, & comment on peut connoître au contraire par les mouvemens vrais ou apparens leurs cauſes & leurs effets, & c’eſt principalement dans cette vûe qu’on a compoſé cet Ouvrage.