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COROLLAIRE I.


Un corps pouſſé par deux forces parcourt, par leurs actions réunies, la Diagonale d’un parallélogramme dans le même temps, dans lequel il auroit parcouru ſes côtés ſéparément.

Fig. 1.Si le corps, pendant un temps donné, eut été tranſporté de A en B, d’un mouvement uniforme par la ſeule force M imprimée en A ; & que par la ſeule force N, imprimée dans le même lieu A, il eut été tranſporté de A en C, le corps par ces deux forces réunies ſera tranſporté dans le même temps dans la diagonale AD du parallélogramme ABCD ; car puiſque la force N agit ſelon la ligne AC parallele à BD, cette force, ſelon la ſeconde loi du mouvement, ne changera rien à la vîteſſe avec laquelle ce corps s’approche de cette ligne BD, par l’autre force M. Le corps s’approche donc de la ligne BD dans le même temps, ſoit que la force N lui ſoit imprimée, ſoit qu’elle ne le ſoit pas ; ainſi à la fin de ce temps il ſera dans quelque point de cette ligne BD. On prouvera de la même maniére qu’à la fin de ce même temps le corps ſera dans un point quelconque de la ligne CD. Donc il ſera néceſſairement dans le point d’interſection D de ces deux lignes, & par la premiere loi il ira d’un mouvement rectiligne de A en D.


COROLLAIRE II.


D’où l’on voit qu’une force directe AD est compoſée des forces obliques quelconques AB & BD, & réciproquement qu’elle peut toujours ſe réſoudre dans les forces obliques quelconques AB & BD. Cette réſolution & cette compoſition des forces ſe trouve confirmée à tout moment dans la méchanique.

Suppoſons que du centre O d’une rouë partent des rayons inégaux OM, ON, qui ſoutiennent par des fils MA, NP des poids Fig. 2. A & P, & qu’on cherche les forces de ces poids pour faire tourner cette rouë.