Page:Isaac Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome2 (1759).djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
21
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE

21 Keil rapporte dans ſa cinquiéme Leçon d’Aftronomie, qu’on en a obſervé qui employoient 13 jours à aller du limbe occidental du Soleil à ſon limbe oriental, & qu’au bout de 13 autres jours / elles reparoiffoient de nouveau à ſon bord occidental ; d’où il conclut, que le Soleil tourne ſur lui-même en 27 jours environ d’Occident en Orient, c’eſt-à-dire, dans le même ſens que les planctes. Par le moyen des mêmes taches, on a trouvé que l’axe de rotation du Soleil fait, avec le plan de l’écliptique, un angle d’environ 7 dégrés. Le Pere Jaquier a fait dans ſon Commentaire une réflexion fur ces taches, qui mérite d’être rapportée. Voyant qu’aucune obſervation ne prouve l’égalité du tenis de l’occultation, & qu’au contraire, par toutes les obſervations qu’il a parcourues, ces tems paroiffent inégaux, & que le tems de l’occultation pendant lequel elles ſont cachées, a toujours été plus long que celui pendant lequel elles font viſibles, il en a conclu (ainſi que M. Volf, art. 413 de ſon Aftron.) que ces taches ne font pas inhérentes au Soleil, mais qu’elles en font à quelque intervalle. Jean Fabrice (n) fut le premier qui découvrit ces taches (en Allemagne l’an 1611.) & qui en conclut la révolution diurne du Soleil ; enſuite le Jéſuite (0) Scheiner les obſerva, & donna auſſi ſes obſervations, & Galilée vers le même tems fit la même découvertę en Italie. Du tems de Scheiner on voyoit plus de 5o taches ſur la ſurface du Soleil, d’où l’on peut aſſigner la cauſe d’un phénomene rapporté par quelques Hiſtoriens, que le Soleil avoit paru très-pale quelquefois pendant un an entier ; car il ne faut que des taches aſſez grandes, & qui fubfiſtent aſſez longtems, pour cauſer ce phénomene. On ne doute plus à préſent que la terre ne tourne ſur elle(n) Volf Elementa Aftron. Cap. 1 (o) Ce Jéſuite ayant été dire à ſon Supérieur qu’il avoit découvert des taches dans le Soleil, celui-ci lui répondit gravement cela eſt impoſſible, j’ai lût deux ou trois fois Ariſtote, & je n’y ai rien trouvé de ſemblable,