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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Ce que les corps Fefent ſur la Lune,

Enfin le même corps qui pefe trois livres à la ſurface de la terre, peferoit environ une livre à la ſurface de la Lune.

On connoît toutes ces proportions dans la Lune, & non dans les autres ſatellites, parce que cette planete offre un élément qui lui eſt particulier ; c’eſt ſon action ſur les eaux de la mer que M. Newton a fçu meſurer & employer à la détermination de ſa maſſe Nous rendrons compte dans un des Chapitres fuivans, de la més thode qu’il a ſuivie pour y parvenir.


CHAPITRE SECOND.

Comment la théorie de M. Newton explique les Phénomenes des planetes principales.

I.

Le premier Phénomene qu’il faut expliquer quand on veut rendre compte des mouvemens céleſtes, c’eſt celui de la circulation perpétuelle des planetes autour du centre de leur révolution.

Par la premiere loi du mouvement, tout corps fuit de lui-même la ligne droite dans laquelle il a commencé à ſe mouvoir, donc. afin qu’une planete ſoit détournée de la petite ligne droite qu’elle tend à décrire à chaque inſtant, il faut qu’une force différente de celle qui la porte à décrire cette petite ligne agiſſe ſans ceſſe fur elle pour l’en détourner, de même que la corde que tient la main de celui qui fait tourner un corps en rond empêche à chaque moment ce corps de s’échapper par la tangente du cercle qu’on lui fait décrire.

Comment Tes anciens Philofo phes & Deſcar- tes en dernier lieu expliquoient

Les Anciens, pour expliquer ce Phénomene, avoient imaginé des cieux ſolides, & Deſcartes des tourbillons ; mais l’une & l’autre de

ces explications étoient de pures hypothèles dénuées de preuves,


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