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révolution. Ainfi, comme on a vu dans le Chapitre I. §. 19. que la
matiere du Soleil cft à celle de Jupiter, par exemple, comme r
à 77. & la diſtance de Jupiter au Soleil étant au demi diamétre
du Soleil dans une raiſon un peu plus grande, il fuit le centre
commun de gravité de Jupiter & du Soleil tombe dans un point
fort près de la ſurface du Soleil.
que
Par le même raiſonnement on trouve que le centre de gravité de
Saturne & du Soleil tombe dans la ſuperficie du Soleil, & en
Prop. 12. Liv. 3. faiſant le même calcul pour toutes les planetes, M. Newton dit, que
fi la terre & toutes les autres planetes étoient placées du même
côté, le centre commun de gravité du Soleil & de toutes les planetes feroit à peine éloigné du centre du Soleil d’un de ſes diamétres. Car bien qu’on ne connoiffe pas la maſſe de Vénus, de Mercure ni de Mars, cependant comme ces planetes font beaucoup
plus petites que Saturne & que Jupiter, qui ont elles-mêmes infiniment moins de maſſe que le Soleil, on peut conclure que leur
maſſe ne dérange pas cette proportion.
X X XIV.
C’eſt autour de ce centre commun de gravité que les planetes
Cet effet eſt de
oſciller
le faire
autour du centre tournent, & le Soleil lui-même oſcille autour de ce centre comcommun de gravité de notre fyf— mun de gravité ſelon les proportions de l’attraction des planetes
sême planétaire. ſur lui. Ainfi c’eſt improprement que lorſqu’on confidére le mouvement de deux corps dont l’un tourne autour de l’autre, on regarde le corps central comme fixe. Les deux corps, c’eſt-à-dire,
le corps central & celui qui tourne autour de lui, tournent tous
deux autour de leur centre de gravité commun, mais le chemin
qu’ils font autour de ce centre de gravité étant en raiſon réciproque de leur maſſe, la courbe que décrit le corps qui a beaucoup
plus de maſſe eſt preſque inſenſible : c’eſt pourquoi l’on ne confidére que
la courbe décrite par le corps dont la révolution eſt ſenſible, & on néglige ce petit mouvement du corps central qu’on
regarde comme fixe.
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PRINCIPES MATHÉMATIQUES