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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE

Les variations diurnes s’abaif deux fois par 83 La circonſtance la plus remarquable qui accompagne les marées, c’eſt que l’élévation & l’abaiſſement des eaux arrivent toujours ſent & s’élevent deux fois dans un jour lunaire, c’eſt-à-dire, dans l’intervale de jour. tems qui s’écoule entre le paſſage de la Lune au méridien, & ſon retour au même méridien ; car la plus grande force de cet aſtre fur la mer ayant lieu lorſqu’il culmine, & que ſon action eſt perpendiculaire, elle doit être égale deux fois dans 24¹ quand la Lune paſſe au méridien du lieu au-deſſus & au-deſſous de l’horiſon ; ainſi il doit y avoir à chaque révolution de la Lune autour de la terre deux flux diftans entr’eux, du même intervale de tems que la Lune employe à aller du méridien de deſſus l’horifon à celui de deſſous, & cet intervale eſt de 12 h 24’. h Cette élévation & cette dépreſſion des eaux deux fois en 24¹, fuit de ce que M. Newton a démontré Cor. 19. & 20. Prop. 66. car cette eau ſe trouve deux fois dans cet eſpace de tems dans ſes ſyfigies, & deux fois dans ſes quadratures ; ainſi ſon mouvement doit être deux fois accéléré, & deux fois retardé. XIII. de élévation de pas dans le mode la Lune parle La plus grande élévation de l’eau devroit être préciſément dans La plus granle mouvement du paſſage de la Lune au méridien, ſi les eaux étoient reau ne le fait fans inertie, & qu’elles n’éprouvaſſent aucun frottement du lit dans ment du paſſage lequel elles coulent ; mais ces deux raiſons font que cette hauteur Méridien, arrive ordinairement deux heures & demie ou trois heures après le paſſage de la Lune au méridien dans les ports de l’océan où la mer eſt libre : c’eſt que l’inertie de l’eau fait qu’elle ne reçoit pas tour d’un coup le mouvement, & qu’elle conferve pendant quelque tems le mouvement acquis, enforte que le mouvement de la mer eſt perpétuellement accéléré pendant les ſix heures qui précédent le paſſage de l’aſtre au méridien, par l’action de l’aſtre ſur les eaux qui augmente à meſure que l’aſtre s’éloigne de l’horifon, & par le mouvement diurne de la terre qui conſpire alors avec celui de Faftre : ce mouvement imprimé à l’eau conferve pendant quelque tems ſon accélération, enforte qu’elle s’éléve de plus en plus juſqu’à Quelle en eſt la raiſon.