Page:Isaac Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome2 (1759).djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
95
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE


95 Comment M. Newton explique les Phénoménes des planetes Secondaires, & principalement ceux de la Lune. I. LE premier phénoméne que les planetes ſecondaires préſentent aux Phyficiens, c’eſt la tendance qu’elles ont vers leur planete principale, en ſuivant la même loi que les planetes principales vers le Soleil. Nous avons fuffiſamment établi cette tendance dans le ſecond Chapitre, à l’occaſion des planetes principales, en négligeant, comme il le faut d’abord pour ſimplifier la queſtion, toutes les inégalités que les planetes produiſent entr’elles, ou qu’elles peuvent recevoir de la part du Soleil. Mais il eſt maintenant à propos d’exa miner ces inégalités, pour voir d’une maniere plus fatisfaiſante l’univerſalité du principe de l’attraction, & l’harmonie du fyftême dont il eſt la baſe. La Lune eſt de toutes ces planetes celle dont on connoît le mieux les variations, & celle dont la marche peut être le plus facilement ſoumiſe à la théorie, Il nous manque pour l’entier examen des autres planetes ſecondaires, un élément auquel il paroît comme impoſſible de ſuppléer, la connoiffance de leurs maſſes, laquelle eß néceſſaire pour meſurer leurs actions réciproques, & les dérangemens de leurs orbites qui en réſultent. Et quand même, abandonnant l’eſpérance de calculer ·la feule théorie les mouvemens de ces aſtres, l’on ſe propoferoit par feulement de faire voir à pofteriori que les phénoménes n’ont rien de contraire au principe de l’attraction, on n’en feroit pas maintenanţ plus avancé, parce que les phénoménes mêmes, conſidérés aſtronomiquement, ne font pas aſſez bien déterminés. Tout ſe réduit donc pour la théorie de ces planetes, à avoir vu que les forces avec leſquelles elles agiſſent les unes ſur les autres, ou celle avec laquelle le Soleil agit ſur elles pour déranger leurs orbites, font très petites