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Comment M. Newton explique les Phénoménes des planetes
Secondaires, & principalement ceux de la Lune.
I.
LE premier phénoméne que les planetes ſecondaires préſentent
aux Phyficiens, c’eſt la tendance qu’elles ont vers leur planete
principale, en ſuivant la même loi que les planetes principales vers
le Soleil. Nous avons fuffiſamment établi cette tendance dans le
ſecond Chapitre, à l’occaſion des planetes principales, en négligeant,
comme il le faut d’abord pour ſimplifier la queſtion, toutes les
inégalités que les planetes produiſent entr’elles, ou qu’elles peuvent
recevoir de la part du Soleil. Mais il eſt maintenant à propos d’exa
miner ces inégalités, pour voir d’une maniere plus fatisfaiſante l’univerſalité du principe de l’attraction, & l’harmonie du fyftême
dont il eſt la baſe. La Lune eſt de toutes ces planetes celle dont on
connoît le mieux les variations, & celle dont la marche peut être
le plus facilement ſoumiſe à la théorie,
Il nous manque pour l’entier examen des autres planetes ſecondaires, un élément auquel il paroît comme impoſſible de ſuppléer,
la connoiffance de leurs maſſes, laquelle eß néceſſaire pour meſurer
leurs actions réciproques, & les dérangemens de leurs orbites qui
en réſultent. Et quand même, abandonnant l’eſpérance de calculer
·la feule théorie les mouvemens de ces aſtres, l’on ſe propoferoit
par
feulement de faire voir à pofteriori que les phénoménes n’ont rien de
contraire au principe de l’attraction, on n’en feroit pas maintenanţ
plus avancé, parce que les phénoménes mêmes, conſidérés aſtronomiquement, ne font pas aſſez bien déterminés. Tout ſe réduit donc
pour la théorie de ces planetes, à avoir vu que les forces avec leſquelles elles agiſſent les unes ſur les autres, ou celle avec laquelle
le Soleil agit ſur elles pour déranger leurs orbites, font très petites
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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE