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èt d’affaires qu’on n’ sé pas quoi est-ce !… N’as-tu pas du mal à ta tête, de lire des trucs ainsi ?

M. MATOUFET. — C’est bien intèressant, ça, valet. Et je t’ vais dire encore bien mieux : Depuis qu’ j’ai commencé d’ach’ter cette revuwe-là, je troufe que c’est dix fois plus agrèyâpe de lire des artiques sur les sciyences, les mécaniques, les nouvelles inventions èt tout ça, que d’ lire les couyonâtes qu’on met dans les romans èt les feuilletons.

BOUYOTE. — Tu vas tantôt def’nir un grand savant, tchins toi, sur tes vieux jours. Mais faut mette des bèriques, sé-tu alors, pasqu’aut’ment, tu n’auras jamais l’air d’un savant pour le bon.

M. MATOUFET. — Sans vouloir ète un grand savant, on peut tout l’ même essayer de n’ pas ète une grosse biesse… Et puis ch’ te dis qu’ c’est plus amusant qu’un feuilleton, nom di patte ! I-gn-a des affaires de tell’ment ingéniyeux, hein, que tu t’ demantes quî-y-est-ce qu’a un assez gros bouchon pour inventer ça tout seul… En plusse de ça, on t’ monte le portrait des inventeurs, des savants, on t’ raconte leur vîye, èkcétèra… Et ces hommes-là, je troûfe que tout l’ monte les d’vrait connaîte, quand ce n’ s’rait qu’ pour ne s’ pas montrer des ingrats !

CROMPIERE. — Je n’ suis un ingrat vis-à-vis d’ personne… Tout quî qui m’a payé une goutte, je lui ai r’payé une !

M. MATOUFET. — Mais i-gn-a des ceux qu’ont fait bien plusse pour toi, èt qu’ tu n’ prends même pas la peine de penser quî-y-est-ce… Si c’ cabaret-ci n’est pas éclairé avec des chandelles ou des quinquets à l’huile grasse, c’est qu’ quelqu’un a inventé l’èclai-