que comparative des accidents causés par ces animaux et des attentats, des batailles, des meurtres dus à l’humanité, démontrerait sans aucun doute…
— Il voit dans quel état je suis, interrompit Hougnot, et il ose dire que les vaches ne sont pas des animaux dangereux !… Joséphine, donnez-moi votre flacon de sels… Marie, essuyez-moi le front… Mais dépêchez-vous donc, nom d’un chien !
Les deux sœurs s’empressèrent autour de leur père. Celui-ci, immobile comme une idole, se laissait soigner en homme qui en a l’habitude. Soudain, il s’écria :
— Et mon chapeau ?… Voilà que je n’ai plus de chapeau, maintenant !… Par un tel soleil, il y a de quoi en mourir !… Pascal, c’est vous qui m’avez fait prendre ce sentier, c’est à cause de votre étourderie que j’ai dû rester seul, que je suis tombé dans le guet-apens de cette infernale gamine… En toute justice, vous devez me céder votre chapeau… Marie, passez-moi le chapeau de votre oncle !
Sans mot dire, le docteur enleva son panama et le tendit à Marie, qui en couvrit pieusement le crâne d’oiseau déplumé de monsieur son père, dont le visage disparut aussitôt jusqu’au menton.
— Vous le faites exprès ! glapit la bouche invisible de M. Hougnot. Est-il possible d’avoir une tête pareille ?… Vous êtes donc hydrocéphale ?… Quand on a de pareilles infirmités, on avertit les gens, que diable !
Pourtant, toutes réflexions faites, il ne rendit pas le chapeau, mais ordonna à Joséphine d’y insérer des bandes de papier pour le mettre à sa mesure.
M. Brusy, depuis qu’on lui avait pris son couvre-chef, ne soufflait mot, piétinait sur place, et,