Page:Ista - Rosiere malgre elle, 1928.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 31 —

d’épaules athlétiques, voici que le pétard de la gosse se trouve délivré, soudain, des humiliantes prospections aux conséquences azurées.

— Merci mille fois, monsieur.

— De rien, mademoiselle.

Comme il rougit, le beau jeune homme… Plus fort peut-être que Zouzoune elle-même, et ce n’est pas peu dire. Mais il est encore plus charmant comme ça, le monsieur… Quel dommage qu’elle doive descendre à la prochaine station !… Tiens, il descend aussi… Comme ça se trouve !

— Vous prenez le métro tous les jours, mademoiselle ?

— Oui, monsieur, tous les jours, à six heures, à la station Opéra.

— Tiens ! Moi aussi… Comme ça se trouve !


vii


Huit jours ont passé. Zouzoune est folle du beau chérubin, qui lui a dit se nommer Gaston Clarinet, et être un petit employé sans le sou. Il est bien gentil, mais bien timide, car s’il la retrouve chaque soir dans le métro — Comme ça se trouve ! — c’est hier seulement qu’il a osé devenir moins respectueux, et qu’on a décidé que la vertu de Zouzoune sauterait enfin, aujourd’hui, dans une chambre d’hôtel que Gaston a retenue, à proximité de la station de métro Gambetta.

Devant la maison de couture où travaillait Zouzoune, et caché derrière une auto qui stationnait contre le trottoir d’en face, Casimir Bourbeux songeait :

— Faut-y que j’ soye un gaillard familial et génératif, pour être pas déjà pompeusement ébriété et redondant de bibine, le jour même de ma désincarcération libératoire !… Mais s’agit pas de ça, Lisette !… J’ me rattraperai par la suite consécutive, comme de bien entendu… L’essentiel fondamental, pour le moment, c’est d’empêcher Zouzoune de faire des bêtises erratiques et préjudiciaires… Un amoureux, Gaston Clarinet, petit employé sans le sou, que m’a interjecté Sophie. C’est pas ce râleux-là, bien sûr, qui peut me corroborer l’avenir catapultueusement fiduciaire auquel