Page:Istrati - Kyra Kyralina.djvu/162

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m’écouta sans prononcer une seule parole. À la fin, il se leva :

« Couchez-vous, là… », dit-il, me montrant son paillasson. « C’est tout ce que je peux vous dire ce soir. »

Je restai un peu interloqué, mais fermement convaincu qu’il m’aiderait à retrouver mes douces créatures. Je me laissai tomber comme un tronc et m’endormis en regardant mon bienfaiteur blotti dans un coin, les yeux fixés sur moi.

Le lendemain, assez tôt, il me réveilla :

« Il faut partir…

— Pour chercher Kyra ? » demandai-je rapidement.

« Non, mon enfant, pas pour chercher Kyra, mais pour ne plus jamais nous rencontrer, car vous portez des malheurs dans votre or, dans vos bijoux, et dans vos vêtements. Qu’Allah vous vienne en aide ! »

Et fermant sa porte, il me laissa dehors, s’éloignant avec son panier à rahat.

Ce vieillard, ainsi que le chaouch, le canotier et le loueur de chevaux, furent les quatre meilleures personnes, les seules honnêtes que je devais rencontrer avant long-