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Page:Istrati - Kyra Kyralina.djvu/22

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sifflement strident et réveilla le jeune homme, en même temps qu’une bouffée odorante de rose et d’œillet le frappait.

Adrien s’engagea sur la grande promenade qui longe le bord du plateau et domine le port et le Danube. Un instant, il s’arrêta pour contempler les milliers de lampes électriques qui brillaient sur les bateaux ancrés dans le port, et sa poitrine se souleva dans un irrésistible désir de voyage :

« Seigneur ! Que ça doit être bon de se trouver sur un de ces paquebots qui glissent sur les mers et découvrent d’autres rives, d’autres mondes !… »

Chagriné de ne pouvoir pas se livrer à son désir, il se mit de nouveau à marcher, tête basse ; puis il s’entendit appeler par derrière :

« Adrien !… »

Il se retourna. Sur un banc qu’il venait de dépasser, un homme restait assis, les jambes croisées, et fumait. Sa myopie et l’obscurité empêchèrent Adrien de le reconnaître. L’homme ne se leva pas, et Adrien, s’approchait de lui, un peu contrarié, quand une exclamation de plaisir lui échappa :

« Stavro !… »

Ils se serrèrent les mains et Adrien prit place à côté de l’autre.