— En ce cas, quelle est votre présente occupation ?
— Qu’est-ce que cela peut vous faire ? prononce-t-elle avec une sorte de rage.
— J’estime que vous seriez plus confortable encore dans votre pauvre maison…
Je ne continue pas. Elle rit comme on sanglotte.
— Je n’ai pas de maison.
— Vos parents en ont une.
— Je n’ai pas de parents…
Elle se reprend avec hâte :
— Si j’en ai… ; mais je ne sais pas où on les a emmenés…
De grosses larmes coulent de ses yeux bleus ; elle me chasse d’un grand geste :
— Vous occupez plus de moi… Du reste, avec un mot, j’aurai tout dit. Je suis boche, comme vous nous appelez, vous autres.
Boche ! oh oui, cela est répulsif ! La haine, le mépris pour les barbares s’agitent en moi.
Tu as parlé droit, pauvresse ; je ne puis m’intéresser à quelqu’un de ta race.
Je rencontre ses yeux bleus. Ils disent la