En hâte, elle quitta le pays, prit le train, débarqua à Berlin.
Comme, au sortir de la gare, elle allait au hasard, les sons d’un orchestre attirèrent son attention. Autour d’elle, la fillette promena un regard interrogateur. Un bal populaire s’ouvrait à quelques pas.
Estelliche parut réfléchir.
— Bon, dit-elle enfin, qui le saura ? Je ne porte pas le deuil ; mon cœur n’aurait pu supporter de me voir en noir.
Et, délibérément, elle entra dans la salle de danse en ajoutant :
— Quand on a trop de cœur, il faut bien avoir le courage de se distraire !
Nota. — La jeune Estelliche a écrit elle-même son histoire, et elle conclut à son immense supériorité morale sur les jeunes filles françaises, ou britanniques, ou belges, ou russes, ou serbes, ou autres.