Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/24

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Un de ces malappris croise, rue de Passy, une jeune femme jolie, discrète, élégante, dont le visage mélancolique dit la pensée inquiète. Il murmure une lourde galanterie.

Elle s’arrête net. Ses yeux clairs se fixent sur ceux du faquin. D’un grand geste elle embrasse l’horizon du nord à l’est, et lance ces seuls mots :

— Au front !

C’est un ordre, une flétrissure. L’homme demeure stupide. L’énoncé de l’unique et saint devoir l’a étourdi.

Avenue de Villiers, plusieurs dames se réunissent tous les mardis. Elles parlent des « aimés » qui combattent. Elles échangent du courage.

Mardi dernier, Mme  V…, retour de province, pénètre dans le petit cercle. On s’enquiert de son fils, vigoureux sportsman de vingt-trois ans.

— Oh ! répond-elle avec l’inconscience de la honte qui s’attache aux préoccupations égoïs-