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Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/244

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FEMMES ET GOSSES HÉROÏQUES

minutes volent et je dois avoir la force de tout vous expliquer. Il faut que vous vous sauviez, que vous me sauviez moi-même.

— Vous sauver… Vous êtes donc menacée… Ah ! dites, dites… ; ma vie vous appartient.

À l’idée de se dévouer pour elle, Jean s’était redressé, rapproché de Margarita. Il avait pris ses doigts fuselés dans ses mains.

— Oui, reprit-elle d’une voix mourante ; nous sommes deux victimes. Nous devons être sauvés ensemble…

— Et après ?… interrogea Dalbret avec un accent impossible à rendre.

— Après ?…

Elle se tut une seconde, puis avec un angélique sourire :

— Mon Dieu ! il ne comprend pas qu’à cette heure je mourrais de sa mort.

Un cri de triomphe. L’émigrant a enlacé la jeune fille, ses lèvres s’appuient sur les cheveux de Margarita. Il n’est plus seul. Il aime, il est aimé. Et ils demeurent ainsi, lui écoutant, elle parlant tout bas.