Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/27

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Dans un cimetière parisien.

Un jardinet entouré d’une balustrade de fer ; une croix étendant ses bras éplorés sur la tombe. Fixée à la croix, une couronne porte cette inscription tragique :

À mon mari, tué à l’ennemi.

Toute noire en ses vêtements de deuil, une jeune femme songe douloureusement, les mains crispées sur la grille.

Elle n’entend pas approcher une seconde visiteuse. Celle-ci la considère avec surprise, puis :

— Pardon, madame, je ne vous reconnais pas.

L’interpellée tressaille. Elle tourne vers la nouvelle venue un sourire navré. Cependant elle rectifie :

— Vous ne me connaissez pas… non…

Elle désigne la couronne :

— J’ai lu votre peine… Le mien est tombé en Lorraine, je ne sais pas où… J’ai prié sur