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Les trois lettres qui suivent justifient notre estime respectueuse à l’égard de l’infirmière Loraine B…




PREMIÈRE LETTRE

À Madame Louise N… à X…

Vouziers, 2 août 1914.

xxxxxBonne et chère petite tante Lou,

Le régiment part ce soir pour la guerre libératrice. Où, je ne sais pas, mais cela n’a pas d’importance, puisque les Allemands y seront. Hein ! Quelle chance que, mes dix-huit ans révolus, j’aie contracté, en avril, un engagement volontaire !…

Il ne s’agit pas de cela. Le temps m’est compté et j’ai tous mes bouts de lettres d’adieu à écrire à toi, à maman et à Jean qui sont en vacances, à notre ferme des Chênerets. Il faut que je donne du courage à Jean. Pauvre petit frère, comme il va s’ennuyer ! Il a à peine quinze ans et devra regarder sans se battre.