patte, manient le flingot ou les « petites françaises » (c’est ainsi qu’ils désignent les canons).
Les services du train, du ravitaillement, enfin tous les services d’arrière, sont assurés par les femmes ou les vieillards impotents. Vivres, munitions, relève et transport des blessés, femmes, et anciens s’en chargent.
C’est épatant, dans cette contrée de montagnes, dans la boue, dans la neige, dans le froid ou sous l’averse, de voir passer ces vieux aux barbes blanches en broussailles, ces femmes graves et silencieuses, escortant les convois. Escortant, je dis bien, les demoiselles serbes sont armées du mousqueton et elles savent s’en servir.
Ce que je veux vous faire entendre, c’est que la Serbie a mobilisé jusqu’au dernier gosse ; les plus petits font les courses, c’est des estafettes, et puis je veux vous refiler l’avis d’un gars qui est dans le patelin. On n’admirera jamais assez cette petite nation serbe, où tous, jusqu’aux petites filles, aux ancêtres infirmes, font front contre l’ennemi.
Il n’y a plus de villes, plus de villages. Il