Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/160

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rant le jardin Lafayette de la Maison Blanche.

Il était évidemment connu du personnel, car nul ne l’arrêta quand il entra dans le jardin réservé de l’habitation présidentielle, puis dans le logis.

Et, chose peu ordinaire, il lui suffit de demander à l’un des domestiques du service privé du Président :

— M. Loosevelt peut-il me recevoir ? pour être introduit presque aussitôt dans le cabinet du grand politique américain.

M. Loosevelt était d’une stature au-dessus de la moyenne. Ses épaules larges, ses mouvements souples décelaient l’homme adonné aux sports, tandis que son visage énergique et ouvert expliquait en quelque sorte la mentalité du président.

C’était l’Américain dans toute sa puissance réelle, fils d’un pays neuf, dont la cérébralité ne traînait point l’embarras atavique de la tradition. Dans ses rapports avec ses concitoyens, comme dans ses échanges d’observations avec les gouvernements étrangers, M. Loosevelt parlait, non le langage diplomatique, mais le langage humain.

Dernièrement encore, sa correspondance avec M. Lerenaud, le chef de la Sûreté à Paris, avait donné la mesure de son indépendance en matière de relations internationales.

M. Loosevelt tendit la main à Allan.

— Bonjour, comment va ?

Allan serra la main tendue.

— Au mieux. Vous même aussi, je pense.

Puis il s’assit sans cérémonie auprès de son interlocuteur.

— J’ai su que Frey Jemkins est arrivé hier à Baltimore, reprit le Président.

— Et ce matin à Washington.

— Ah ! Eh bien ?

Les deux hommes échangèrent un regard. Après quoi, Jud murmura :

— Il est accompagné de plusieurs personnes d’Europe, notamment d’une charmante jeune fille qui, là-bas, répondait au nom de Linérès de Armencita.

— Vous m’avez informé de cela.

— Cela est exact. Je vous ai dit également qu’il affirmerait que cette personne est sa cousine disparue jadis, Lilian Pariset.

— Je le reconnais.

— Avant mon départ pour Paris, je vous déclarai ceci : Je crois que Frey Jemkins va agir de cette