Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au moment de s’éloigner, il se penche vers le gamin et lui adresse cette question :

— Tout marchera bien… Tu m’en réponds ?

— J’en réponds, roi !

Le vieillard a un geste mécontent. Vite le gamin s’excuse :

— Oh ! Vous m’avez défendu de dire : roi, en public. Mais ici, qui pourrait entendre ?

— C’est égal, redoublons de précautions.

— Je vous le promets. Au demeurant, Top et Fall vous attendent dans Executive Grounds.

— Bien, ils te guideront dans les bâtiments du Capitole.

— Et j’aurai les habits, comme vous me l’avez ordonné.

— C’est indispensable. Le vieillard que je suis en ce moment doit pouvoir disparaître sans laisser de traces.

Un signe de reconnaissance sans doute est échangé entre les deux causeurs, et Allan, que nul ne reconnaîtrait, reprend le chemin des jardins de l’Exécutif.

CHAPITRE XI

LA VOIX MYSTÉRIEUSE


— Le bill sur les trusts est inacceptable !

— Je demande le pardon. Il faut soutenir la motion du Président !

— Non, vous dis-je.

— Je prétends que si.

Ces répliques frappent les oreilles de Lilian et de sa fidèle amie Grace Paterson, au moment où elles prennent place dans l’une des tribunes de la salle des séances du Sénat (Senate Chamber).

Charmantes dans leur uniforme bleu et blanc de l’institution Deffling, elles promènent autour d’elles des regards curieux, vaguement inquiets.

C’est qu’elles pénètrent pour la première fois dans le sanctuaire où s’élaborent les lois qui régissent la grande république transatlantique.

Et puis leur arrivée ! Un boy portant la casquette du Senate les attendait devant les portes de bronze aux bas-reliefs de Crawford.

Le gamin les a guidées. Il leur a fait monter l’escalier accédant aux tribunes, leur a désigné leurs