Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/337

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inutiles, que la grille réceptrice supprime automatiquement.

« D’autres fois, la grille est remplacée par un livre choisi à l’avance. Des nombres, disposés de façon convenue, désignent des pages, des lignes, des lettres du volume.

— Alors, si l’on n’a pas le livre, il est impossible de lire ?

— Rien n’est impossible. C’est plus ou moins difficile, voilà tout.

— Alors, à quoi bon la précaution ?

— À ceci : le secret ne peut être violé que par des hommes exceptionnels.

Puis, doucement :

— Mais occupons-nous du chiffre que j’ai sous les yeux… Je sais que les notes ont été tracées par Van Reek, soit donc dans une des trois langues qui lui sont familières. Ceci est du français, de l’anglais ou du flamand.

— Tant mieux, bougonna le gamin ; seulement, cela ne m’avance pas.

— Erreur. Un premier point est acquis. L’alphabet usité est le latin de vingt-cinq lettres. Nous éliminons les alphabets russe, grec et autres.

— Ah ! s’exclama Tril. Je commence à comprendre le raisonnement. Seulement, après cela, je serais incapable d’aller plus loin.

— Et pourtant, je crois pouvoir affirmer que Van Reek a écrit ses notes en français.

— En français !… Celle-là est forte… À quoi reconnaissez-vous cela ?

— Toujours le raisonnement, Tril. Van Reek parle anglais, flamand, français. Mais l’anglais est l’idiome général aux États-Unis, il l’a écarté comme augmentant la facilité de traduction pour le plus grand nombre.

Le petit chasseur eut un cri de joie.

— Sa préférence instinctive irait au flamand, moins répandu que le français.

— Alors, vous concluez que ce vilain personnage a employé cette langue.

— Petit Tril, quand on prend des notes sur un carnet aussi élégant, c’est non seulement pour soi, mais encore pour un ou, plusieurs autres. Dans l’espèce, Van Reek songeait sûrement à Frey Jemkins.

— Oui, eh bien ?

— Eh bien, Frey Jemkins ignore le flamand. C’est