quotidien, que l’auteur de l’attentat d’Eissen, n’a pas quitté la capitale allemande.
Puis par réflexion :
— Miss Veuve !… Que cache ce pseudonyme bizarre ?
Mais il eut un brusque remous des épaules, et d’un ton impatient :
— Bah ! cela est un problème d’Outre-Rhin, et Paris me donne assez de besogne pour que je ne dépense pas mon temps à la solution de charades étrangères. Au travail.
Sur ce, il se remit en marche, gagna la partie de l’immeuble réservée ainsi qu’en faisaient foi les inscriptions murales, au « cabinet de M. le préfet », et s’arrêta devant la porte accédant à la pièce, dans laquelle s’élaborent les ordres à l’armée de braves gens, qui consacrent leur vie à défendre la loi contre le crime.
La clef, prise tout à l’heure dans la boîte aux lettres, tourna dans la serrure avec un déclic à peine perceptible. Elle était sûrement d’excellente fabrication.
Après quoi, M. Lepiquant appuya le doigt sur un poussoir habilement dissimulé ; la porte s’ouvrit.
Il entra, referma, et s’avança vers son bureau placé auprès d’une fenêtre.
Mais là, il eut un cri :
— Qu’est-ce que c’est que ça ?
sur le sous-main, il venait d’apercevoir un paquet peu volumineux, enfermé dans une enveloppe rayée de bandes alternées bleues et noires. Une grande étiquette blanche, collée sur le colis, portait la suscription :
« Pardon d’avoir violé le secret de votre cabinet. Je n’avais pas à hésiter, car je voulais vus marquer ma confiance et mon estime en vous mettant, vous, le premier, au courant du motif de mes actions. »
Du coup, M. Lepiquant, qui ne s’étonne jamais, fut surpris. Sa porte fermée avec le luxe de précautions que l’on sait, le mystère avait fait irruption dans son cabinet, et cela au milieu de la préfecture, des services de surveillance, des fonctionnaires gardant l’entrée.
Mais le préfet n’est point un homme à se perdre longtemps en considérations vagues.
Un autre eût sonné, interrogé les veilleurs de nuit, le concierge, les sol-