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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/159

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CHAPITRE III

LES OTAGES


Ce soir-là, l’admirable campagne anglaise qui entoure Londres, était baignée par une nuit tiède piquetée d’étoiles, comme en possède souvent la vieille Albion, si injustement accusée de ne connaître que le froid brouillard.

Près de Wimbleton, le château de Fairtime dressait ses hautes toitures, aux angles desquelles les astres nocturnes accrochaient des rayons.

Sur la terrasse dominant le parc, lord Gédéon, ses fils Jim et Péterpaul prenaient le café, entourant la douce Édith, dont les cheveux d’or, le visage pâle, empruntaient une sorte de luminosité aux voiles de deuil qui les encadraient.

Depuis le drame de la prison de Newgate, la jeune fille avait adopté le costume des veuves, et les bonnes gens du pays la désignaient par cette appellation britannique si touchante :

Le doux cœur mort.

Peut-être, avec pitié, la jugeait-on un peu folle.