Sous l’action d’un contact déterminé par le jeu de la manette, les parois de l’automobile, formées de lamelles mobiles autour d’axes, avaient passé de la verticale à l’horizontale, figurant des plans parallèles analogues à ceux des volets d’essoreuses. Ces lames soutiennent l’appareil planeur avec l’appui des deux plans rectangulaires formant le plafond et le plancher du wagon.
Les roues porteuses de la voiture, maintenues sur terre à l’écartement voulu, par la masse même du véhicule pesant sur de puissants ressorts, s’étaient appliquées, dès que l’appareil s’élevant dans l’air avait cessé de comprimer les ressorts, dans des alvéoles circulaires ménagées à la partie inférieure de l’aéronef.
Autre différence avec les appareils habituels d’aviation. L’engin du doktor ne comporte pas d’hélices fragiles, encombrantes et dangereuses.
Il est mû par des turbines pneumatiques, perfectionnées par l’ingénieur génial auquel les Fairtime avaient ouvert leurs usines d’abord, et ensuite leur caveau de famille.
Deux paires de turbines accouplées, l’une à l’avant, l’autre à l’arrière, reliées au moyen de tuyaux d’un diamètre de vingt centimètres fixés sous la toiture, assurent la marche horizontale. À chaque angle de la partie inférieure du véhicule, sur la face du plancher tournée vers la terre, d’autres turbines sont établies sur des axes verticaux. Celles-ci règlent la marche en hauteur, montée ou descente. En combinant l’action de ces propulseurs, l’appareil peut stationner dans l’atmosphère, planer sans se déplacer.
Comme on le voit, tous les avantages, préconisés naguère par François de l’Étoile sur l’aérodrome de Mourmelon, se trouvaient réalisés dans l’aéroplane du docteur Listcheü.
Seulement, on a beau chercher autour de soi, dans ce vaisseau aérien, on ne distingue rien qui rappelle un moteur. Et cependant, il y en a certainement un, vraisemblablement électrique.
Des fils conducteurs, tels que ceux que réparait le docteur, lors de l’aventure des gendarmes, des boutons-poussoirs, des commutateurs, des manettes, des électromètres, ne laissent aucun doute à cet égard. Mais rien ne ressemble ici à un générateur d’électricité.
À défaut d’un producteur, on peut à la rigueur se contenter d’accumulateurs, encore que ceux-ci soient lourds, encombrants, et que, en pays ennemi, ils soient à peu près impossibles à recharger. Mais des accumulateurs suffisants pour propulser l’appareil, seraient volumineux. On les verrait dans le rectangle où les six voyageurs sont groupés.