poser son lance-embolie sur le guéridon qui le séparait du visiteur ; il poussait l’arme perfide vers ce dernier, tout en disant du ton le plus calme :
— Prenez ceci, Herr Miss Veuve. C’est aussi un petit projecteur dangereux, qui me permettrait de me défendre, si je le voulais. Il est chargé de quarante projectiles, dont chacun suffirait à transformer en bloc de glace votre honorable personne. Je vous le confie en témoignage de mon vif désir de conserver à notre entretien un caractère pacifique.
Eh quoi, l’espion s’en remettait à la générosité de son adversaire !
Miss Veuve examinait l’objet à lui remis. Il parut en approuver la construction, puis le glissant dans sa poche, il releva les yeux sur son interlocuteur. Celui-ci avait suivi tous ses mouvements avec un flegme dont Margarèthe se sentit stupéfiée ; il renoua l’entretien.
Miss Veuve examinait l’objet à lui remis.
— Maintenant, vous agrée-t-il de me faire connaître le but de votre visite ? Je vous écoute, est-il besoin de le dire, avec le plus vif intérêt.
Miss Veuve inclina la tête.
— Vous aurez raison, car ce que je veux…
— Oh ! oh vous voulez ! Vouloir, c’est imposer. Sans doute, votre proposition est agréable, puisque vous ne supposez pas que ma volonté puisse se trouver en opposition avec la vôtre.
Un léger signe d’impatience échappa au doktor Listcheü.