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LE LIT DE DIAMANTS.

Ils se précipitent vers le bord. Ils ne doutent pas. Une balle a coupé la corde, déterminant une effroyable chute.

Et comme ils se penchent appelant Jim, oubliant leur salut propre, ils perçoivent des bouillonnements, des claquements de mâchoires avides.

Leurs cheveux se hérissent sur leurs têtes. Ils ont compris.

Les alligators du fleuve souterrain se disputent les restes de celui qui vient de mourir.

Plus un geste n’est permis aux spectateurs de l’épouvantable drame. Leur pensée cesse de fonctionner, leurs nerfs semblent brisés, leurs muscles pétrifiés. Ils vivent les affres d’un cauchemar réel.


— En joue, hurle Siemens.

Combien de temps demeurent-ils ainsi ? Des heures ou des secondes ? Des bruits nouveaux, un violent jet de lumière les débarrassant de l’étreinte horrifique dont ils sont moralement ligotés.

Ils retrouvent brutalement la faculté de voir, d’entendre, de sentir. Et à dix pas d’eux, ils distinguent leurs gardiens se rangeant sur deux lignes.

— On peut éclairer, meugle l’athlétique Siemens qui brandit un falot. Plus de danger d’être aperçus, puisque Miss Veuve a déniché le repaire. Ainsi d’ailleurs, on verra nettement ce que l’on va supprimer !