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L’AÉROPLANE-FANTÔME

— Attendez, dit seulement Suzan.

À présent, on percevait des pas sur le pont, le grincement des poulies. Que hissait-on à bord ?

Dans le couloir des cabines, plusieurs personnes passèrent, se dirigeant vers l’arrière du navire.

Dix fois, herr Tafsen fut sur le point d’appeler. Les revolvers l’empêchèrent de donner suite à cette idée.

Et les deux fillettes le regardaient fixement, semblant deviner les pensées bouillonnant en son crâne.

Elles ne souriaient plus. Sur leurs traits se marquait une anxiété, et par effet réflexe, le front de l’officier se striait de rides. Quel inconnu redoutable motivait la gravité des étranges visiteuses ?

Soudain, la vitre du hublot s’illumina ; il y eut des crépitements, des cris, des hurlements, puis tout se tut. La vitre était redevenue noire.

Et comme Tafsen, les cheveux hérissés par une épouvante imprécise, se tournait vers le disque de verre, qui avait livré passage à l’incompréhensible irradiation, Suzan ouvrit la porte au large.

— Vous pouvez monter sur le pont, Monsieur, dit-elle d’un ton bref. Vous comprendrez la nécessité de l’obéissance.

Et se tournant vers son amie :

— Ketty, accompagne le commandant, et au besoin, aide-le à comprendre.

— Mais toi ?

— Je vais chercher le maître-coq (cuisinier). Il convient d’éviter qu’il chante.