Page:Ivoi - La Mort de l’Aigle.djvu/154

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dans ses foyers : vous, comblés d’honneurs ; moi, ayant renoncé au pouvoir. Nous vieillirons dans cette France qui, grâce à ses héroïques soldats, après tant de vicissitudes diverses, aura sauvé sa vraie grandeur, celle des frontières naturelles, avec un patrimoine de gloire inépuisable.

Il semblait que Napoléon rajeunissait en disant ces nobles choses, et ses auditeurs, emportés sur l’aile de sa parole enflammée, oubliaient leurs craintes


passées. La victoire leur apparaissait possible, presque certaine.

L’Empereur était au milieu d’eux et les conduisait.

Celui-ci profila aussitôt de leurs bonnes dispositions et les congédia en donnant à chacun les ordres qui le concernaient.

Puis, quand le dernier eut franchi le seuil de la maison Lavinaise, l’Empereur eut un geste joyeux :

— J’ai retrouvé le cœur de mes compagnons d’armes. Il n’y a que Ney qui soit resté loin de moi. Qu’a-t-il donc, ce pauvre Ney ?

Mais brusquement il revint à la carte, se pencha sur la table et parut