Page:Ivoi - La Mort de l’Aigle.djvu/261

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— Veuillez donner l’ordre que l’on amène les prisonniers et que l’on s’écarte à distance respectueuse durant notre entretien.

Quel que fût son désappointement, force fut au gentilhomme de s’exécuter.

Les prisonniers conduits auprès des jeunes gens, il se retira à une vingtaine de pas avec le peloton chargé de la sinistre exécution.

— Vous dites ?

À voix basse, en phrases hachées, Milhuitcent parla :

— Ayez l’air de m’adresser des reproches…, des gestes, des hochements de tête…, bien… Nonobstant, écoutez-moi, père, Monsieur le curé… Bobèche et moi servons l’Empereur… Il y a quelques jours encore nous aurions dû vous laisser mourir… la patrie l’eût exigé.

— À la bonne heure, fit simplement M. Tercelin ;… je savais bien que le brave petit ne pouvait pas être royaliste.

— Aujourd’hui on peut essayer d’échapper à ces coquins d’alliés ;… regardez cette petite porte… ; elle donne sur le verger de la ferme Éclotte ;… à l’autre bout du verger une seconde ouverture accède à une ruelle.

— Mais elle est close, ta porte.

— Elle va s’ouvrir. Alors, élancez-vous tous, sans vous inquiéter de