V
ENCORE LE MAHARATSU !
Le gardien du phare de Hon-Dau, qui éclaire la rade de Haïphong, repoussa au fond du maxillaire sa chique de bétel, lança un jet de salive rougeâtre et prononça avec assurance :
— C’est comme je vous le dis, Messieurs et Dames, l’équipage tout entier de ce navire est à terre… là-bas, au village voisin de la pagode que vous apercevez derrière les arbres de la côte, et cependant le navire est bien gardé.
Il s’adressait à Dodekhan, à Lucien, à Sara, à Mona, tous quatre debout sur la petite plate-forme ménagée à l’entrée du phare.
— Ma foi, reprit le Maître du Drapeau Bleu, votre neveu, qui est chasseur à l’Hôtel de Fronce, nous avait conté cela et nous croyions à quelque imagination de Jeune garçon…
— Non, non, ce boy est sérieux, incapable d’inventer des contes.
— Nous nous en apercevons bien. Vous admettrez pourtant que l’hésitation était permise.
— Oh ! pour cela, oui. Par les Ancêtres, moi-même qui depuis nombreuses années vis dans ce phare, je n’ai jamais rien vu de semblable.
Puis il continua :
— Oui, Monsieur… il n’y a pas un chat à bord de