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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

Son poing martèle la table avec un redoublement d’énergie.

— Vous entrevoyez donc le succès maintenant ?…

— Je mentirais si je disais le contraire.

— Alors, je vous fais reconduire auprès de vos… amis… Vous vous mettrez à la besogne de suite.

— Un instant !…

La main de Log, déjà tendue vers le timbre qui occupe le milieu du guéridon de rotin, demeure suspendue au-dessus du bouton d’appel.

— Quelle chose vous arrête encore ?

— Le désir d’être cru par Dodekhan.

— À vous d’en trouver les moyens.

— Non, seigneur Log, c’est à vous qu’il appartient de me les fournir.

La figure du Maître marqua un peu de surprise.

— Mon cher monsieur, continue Lucien, je ne crains pas de vous étonner en vous certifiant que Dodekhan n’a pas en vous l’absolue confiance qui serait indispensable pour qu’il ajoutât créance aux paroles que je vais lui reporter.

Sans fausse honte, le Graveur de Prières concède du geste cette vérité.

— Bien… Je n’aurai dès lors quelque chance d’influencer ses résolutions, que si je lui présente l’opération sous un jour… vraisemblable.

— Oui, encore…

— Que faut-il, pour cela ?

— De l’adresse.

— De l’adresse, sans doute, cher monsieur, mais aussi autre chose, sans quoi toute adresse serait vaine.

— Veuillez m’indiquer cette chose, car, à première vue, elle ne m’apparaît pas…

Lucien proteste des mains, et du regard :

— Vous vous calomniez… Vous proposez une transaction… L’avantage que vous en attendez, vous l’avez exposé très clairement…

— Eh bien ?

— Pour décider l’adversaire, il serait bon de libeller ses avantages avec autant de précision.

— Ne vous ai-je pas dit ce que j’offrais en échange de sa confidence ?

— Si… mais vous avez omis un détail d’une importance capitale.

— Lequel ?