Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il ne parvenait pas à jeter la moindre lumière sur le mystère. Ce qui, d’ailleurs, n’avait rien d’étonnant.

Ainsi, il arriva à l’hôtel, chargea une fille d’étage d’avertir Mlle  Sika que le général, retenu en ville, ne rentrerait peut-être qu’un peu tard dans la matinée.

Ce soin pris, il s’enferma dans sa chambre, se renversa dans un fauteuil, et les yeux mi-clos, le front barré des rides de la réflexion, il recommença à agiter les connues et inconnues du théorème pantalonesque soumis a son intellect.

Il se perdait dans un labyrinthe de suppositions, où le vêtement lui apparaissait tout autrement qu’un fil d’Ariane, quand la porte de communication s’ouvrit brusquement, et Emmie parut, toute habillée, déjà :

— Coucou !… Ah ! le voilà !

Elle traduisit de la sorte sa satisfaction de voir Marcel, en tenue de ville également. Elle vint à lui, l’embrassa affectueusement. :

— Bonjour, cousin.

— Bonjour, petite souris.

— Tu t’es levé bien matin. Tu as mal dormi sans doute. Moi-même, je n’ai trouvé le sommeil que vers deux heures.

— Ce n’est pas cela… mais le général m’a emmené au télégraphe.

— Comment ?

— Parfaitement. Pour que nous retrouvions nos valises à Port-Saïd. Autrement, elles auraient continué jusqu’en Chine.

La fillette éclata de rire :

— Ah ! quelle promenade… dangereuse, car le Céleste Empire est en pleine révolution. Les fils de Han veulent aussi connaître les douceurs du système représentatif. Au fait, maintenant que tu as assuré le sort de ces pauvres petites valises abandonnées, tu peux songer à promener un tantinet ta cousine.

— Certes, à moins que tu ne veuilles attendre Mlle  Sika. La petite secoua la tête.