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Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/317

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Mal assise dans la voiture inconnue, ses mains et ses chevilles ligotées si étroitement qu’il lui était matériellement interdit de se livrer au moindre mouvement, elle discerna à la trépidation du moteur qu’elle était emportée à toute vitesse vers une destination qu’elle ne soupçonnait pas.

Qui l’enlevait ainsi ? Où la conduisaient ses ravisseurs ? Aucune réponse plausible ne se présenta à son esprit

Un instant, le nom de Midoulet traversa sa pensée. Elle l’écarta de suite. L’agent n’avait pas reparu depuis Port-Saïd. Il apparaissait tout à fait improbable qu’il eût pu précéder le Parthénon à Beyrouth, et organiser le rapt dont la prisonnière était victime.

Elle ne se doutait pas que le voile de mistress Robinson cachait les traits anguleux de l’inlassable limier.

SI elle avait connu cette particularité, elle se fût certainement égarée sur cette piste. À tout le moins, y eût-elle trouvé un apaisement momentané à ses terreurs.

Car des ennemis inattendus lui semblaient plus redoutables que le délégué du service des Renseignements.

Avec celui-ci, elle eût été certaine de n’être pas menacée dans son existence. Midoulet tendait seulement à s’emparer du bizarre message que son père et elle-même convoyaient à travers le globe.

Mais les autres ? Quels autres ? Oh ! les menaçants points d’interrogation !

Le véhicule roulait à vive allure. D’abord, les cahots furent légers, puis ils s’accentuèrent, secouant la captive comme salade en un panier.

Elle se déclara que l’on était sorti de la ville, et que l’on filait vraisemblablement sur l’une des routes mal entretenues qui sillonnent la campagne.

L’hypothèse se vérifia bientôt.

Son gardien jugea que l’on était assez éloigné des lieux habités pour que la jeune fille ne pût essayer une évasion.

La course vertigineuse se ralentit quelque peu. Sika se rendit compte que la cordelette de soie, qui immobilisait ses membres, se relâchait. Le voile qui emprisonnait sa tête, fut enlevé brusquement. Elle put re-